Le fantôme qui avait peur des enfants
Au sommet de la colline Verte-Prairie, il y avait un vieux château, apparemment abandonné, où vivait un petit fantôme nommé Philibert. Mais Philibert n’était pas un fantôme comme les autres… il avait peur des enfants! Chaque fois qu’il voyait une silhouette enfantine s’approcher du château, il se cachait sous ses draps fantomatiques et tremblait comme une feuille.
Un jour, alors que le soleil brillait et que le vent faisait danser les feuilles des arbres, un groupe d’enfants décida de partir en excursion pour explorer le château. Parmi eux, il y avait Alice, une fillette curieuse et courageuse qui adorait les mystères et les aventures. Ses yeux pétillants étaient toujours à la recherche de quelque chose de magique.
« Allez, suivez-moi, » dit Alice, en poussant la grande porte du château qui s’ouvrit dans un grincement inquiétant, mais excitant. « Il n’y a rien à craindre ici! »
Mais Philibert, le petit fantôme, était déjà caché derrière un vieux canapé poussiéreux, observant ces petits intrus d’un air nerveux. Il soupira, « Oh là là! Que vont-ils faire? Et si… ils me trouvent? »
Alice et ses amis explorèrent les salles une à une, découvrant des portraits anciens, des armures cabossées, et des tapisseries décolorées qui racontaient des histoires d’autrefois. Mais Alice ne se doutait pas qu’un petit fantôme la suivait discrètement, prenant bien soin de rester hors de vue.
Tout à coup, Bob, un des amis d’Alice, trébucha sur un vieux chandelier et tomba en pleurant. Philibert, voyant cela, ressentit une petite douleur dans son cœur transparent. « Oh non! Pauvre enfant… » murmura-t-il. Sans réfléchir, Philibert traversa le sol comme le ferait tout bon fantôme, pour aller chercher dans la cave une potion magique de soin qu’il avait fabriquée avec des herbes spectrales et des gouttes de lune.
Il revint rapidement et, alors qu’Alice relevait son ami, Philibert se glissa près de Bob et versa doucement quelques gouttes de sa potion sur son genou éraflé. À leur grand étonnement, la douleur de Bob s’estompa instantanément, comme par magie.
« Regardez, » dit Bob, émerveillé, « mon genou est guéri! Quelqu’un doit veiller sur nous! »
Alice, les yeux un peu plus écarquillés, se mit à regarder autour d’elle, persuadée qu’il y avait un être enchanteur quelque part. « Un protecteur invisible, » chuchota-t-elle avec un sourire. « Merci, qui que tu sois! »
Ces mots firent chaud au cœur de Philibert, et le réchauffèrent comme un rayon de soleil. Peut-être que ces enfants n’étaient pas aussi effrayants qu’il le pensait. Peut-être qu’ils étaient même… gentils?
Rassemblant tout son courage, Philibert décida de se montrer, juste assez pour que les enfants puissent voir le bord de son drap flottant. « C’est moi, Philibert, le fantôme du château, » dit-il d’une petite voix tremblante. « Je… je suis content d’avoir pu vous aider. »
Alice s’avança doucement, tendant la main vers Philibert. « Merci, Philibert. Voulez-vous être notre ami? »
Le cœur de Philibert fit un bond joyeux. « Votre ami? Vraiment? Je… je n’ai jamais eu d’amis avant. »
À partir de ce jour, Philibert n’avait plus peur des enfants. Au contraire, il les attendait impatiemment chaque fois qu’ils venaient explorer le château. Alice et ses amis venaient souvent, apportant des histoires, des jeux et des rires qui résonnaient à travers les couloirs.
Ensemble, ils découvrirent des passages secrets, des trésors cachés et peignirent même les murs du château avec des couleurs éclatantes, transformant cet ancien bâtiment terrifiant en un lieu magique et accueillant.
La leçon qu’Alice et ses amis avaient apprise était précieuse : parfois, ceux qui semblent différents ou qui nous effraient un peu au début peuvent devenir les amis les plus chers et les plus loyaux. Philibert, de son côté, avait découvert que le courage n’était pas l’absence de peur, mais la capacité d’agir pour la surmonter, et qu’une amitié véritable était la plus grande magie qu’il ait jamais connue.
Et c’est ainsi que le fantôme qui avait peur des enfants devint leur ami à jamais, laissant derrière lui le tintement de son rire enchanté qui flottait dans l’air à chaque coucher de soleil.
