Le Dragon Végétarien
Il était une fois, dans le paisible village de Luminoville, niché au creux des vallées verdoyantes, un petit garçon nommé Théo. Théo était un aventurier dans l’âme et rêvait chaque nuit de voyages extraordinaires. Ses journées étaient remplies de contes, racontés par sa grand-mère, sur les dragons magiques qui habitaient les montagnes voisines.
Un jour, alors qu’il cueillait des fraises des bois aux abords du village, Théo entendit un bruissement étrange parmi les arbres. Curieux, il s’approcha en retenant son souffle et aperçut une créature grandiose, mais étonnamment… verte! C’était un dragon, mais pas un dragon comme dans les histoires de sa grand-mère. Ce dragon semblait particulièrement intéressé par les fruits rouges et juteux qu’il arrachait doucement des buissons.
Prudemment, Théo s’avança. « Bonjour, dragon », dit-il avec une voix aussi forte que le lui permettait son courage. Le dragon leva la tête, ses yeux dorés brillant d’une lueur amicale.
« Bonjour, jeune humain », répondit le dragon avec une voix douce et rauque. « Je suis Émeraude, le dragon végétarien. Ne t’inquiète pas, je ne mange que des plantes et des fruits! »
Théo fut d’abord surpris, puis soulagé. Sa grand-mère n’avait jamais mentionné de dragons végétariens! Il se sentit immédiatement à l’aise avec Émeraude, qui avait l’air aussi bienveillant qu’il était grand.
« Que fais-tu si loin du village? » demanda Émeraude.
Théo lui expliqua qu’il cherchait des fraises pour faire une tarte avec sa grand-mère. Émeraude, ravi de rencontrer quelqu’un qui apprécie lui aussi les fruits, proposa de l’aider. À deux, ils remplirent rapidement le panier de Théo de baies succulentes.
Alors qu’ils travaillaient côte à côte, Théo remarqua que les arbres autour d’eux avaient commencé à murmurer. « Ouvrez l’œil, c’est la forêt des merveilles! » avertit Émeraude. « Parfois, elle nous teste pour s’assurer de la sincérité de notre cœur. »
Soudain, le sol se mit à luire. Devant eux se dressa une porte en bois ouvragé, recouverte de lierre scintillant. Intrigués, Théo et Émeraude décidèrent de pousser la porte.
De l’autre côté, ils découvrirent un jardin enchanteur où tous les végétaux avaient une taille gigantesque. Les tournesols touchaient les nuages, et des arbres-dragons bruissaient des feuilles en forme d’ailes.
Dans ce jardin, ils rencontrèrent une créature tout aussi étonnante : une licorne aux reflets argentés nommée Luna. Elle était blessée à la patte et semblait avoir du mal à se déplacer.
Sans hésiter, Théo et Émeraude proposèrent leur aide. Grâce à ses longues lianes souples, Émeraude fabriqua rapidement un bandage végétal, tandis que Théo récupérait des feuilles pour confectionner un coussin douillet. En un rien de temps, Luna se sentit beaucoup mieux.
« Vous m’avez sauvé! » dit-elle, reconnaissante. « Je vais pouvoir regagner le lac des illusions, là où les licornes se rassemblent. »
En guise de remerciement, Luna leur confia un secret magique : une graine de l’arbre des souhaits. « Plantez-la dans un endroit spécial, et elle grandira pour réaliser un désir pur », expliqua-t-elle avant de disparaître dans une brume argentée.
Demi-incrédules, demi-émerveillés, Théo et Émeraude repartirent vers le village. Après réflexion, ils décidèrent de planter la graine au sommet de la colline qui surplombait Luminoville, un lieu connu pour ses couchers de soleil magnifiques.
Quelques jours plus tard, un magnifique arbre aux fruits scintillants s’épanouit à cet endroit. Chaque habitant du village qui en goûtait un fruit voyait son vœu le plus cher se réaliser, à condition qu’il soit empli de bonté et de générosité.
Grâce à leur aventure, Théo, Émeraude et les villageois apprirent que la vraie magie ne consistait pas en pouvoirs extraordinaires, mais en l’entraide, l’amitié, et la bienveillance envers autrui.
Et depuis ce jour, Théo et Émeraude restèrent de grands amis, cueillant ensemble les fruits du jardin et semant la joie autour d’eux. Pour Luminoville, le dragon végétarien devint un protecteur chéri et une légende vivante, prouvant que même les créatures les plus inattendues peuvent apporter une lumière bienveillante dans le monde.
Fin.
