L’École des Clowns
Dans une petite ville appelée Sourireville, il y avait une école très spéciale. Ce n’était pas une école ordinaire où l’on apprenait les mathématiques ou la géographie. Non, c’était une école entièrement dédiée à l’art de faire rire : L’École des Clowns!
Dans cette école colorée, les nuages étaient faits de barbe à papa, et les arbres produisaient des ballons multicolores au lieu de feuilles. Ici, les enfants étaient entraînés par le plus joyeux des professeurs, Monsieur Pitrerie, un clown jovial avec des chaussures bien trop grandes et un nez rouge qui clignotait lorsqu’il riait.
Un jour, une petite grenouille prénommée Gustave, tout vert avec une tache bleue sur le ventre, reçut une invitation surprise. Contrairement à ses amis, Gustave n’était pas très à l’aise avec les pirouettes et les blagues. Les autres grenouilles de la mare se moquaient souvent de sa maladresse. Cependant, il avait un rêve : devenir un clown qui fait rire, pas seulement avec des cabrioles, mais avec son cœur.
Gustave s’aventura à l’École des Clowns, rempli d’espoir et un peu de nervosité. Là, il rencontra Lila, une souris grise à la queue en tire-bouchon, bienveillante et espiègle, qui devint rapidement sa meilleure amie.
Dès son premier jour, Gustave fut émerveillé par tout ce qu’il voyait : des ballons qui dansaient tout seuls dans les airs, des gâteaux qui changeaient de saveur à chaque bouchée, et bien sûr, des clowns de toutes tailles et de toutes couleurs s’entraînant avec joie.
Monsieur Pitrerie lança un défi à tous les nouveaux : « À la fin du mois, chaque élève devra présenter un spectacle pour montrer ce qu’il a appris. Rappelez-vous, l’important n’est pas de faire rire les gens, mais de leur apporter un moment de bonheur! »
Gustave était déterminé à réussir. Chaque jour, il s’entraînait avec acharnement. Mais, hélas, rien ne semblait fonctionner. Son numéro de jonglage se terminait souvent par des balles au sol et son imitation du fameux « rire du clown » faisait pouffer de rire… mais pas pour les bonnes raisons.
Lila, voyant son ami découragé, lui a dit : « Gustave, peut-être que tu n’as pas besoin d’être comme tout le monde pour apporter du bonheur. Utilise ton cœur, c’est ta plus grande force! »
Inspiré par son amie, Gustave chercha une idée qui ferait la différence. Un matin, il trouva un petit violon abandonné dans la salle de musique. Chaque note qu’il en tirait semblait magique. Une idée germa dans son esprit.
Le grand jour du spectacle arriva. Tous les élèves étaient fébriles. Des familles entières se pressaient sous le grand chapiteau. Lila fit une présentation éclatante, avec des tours de magie faisant apparaître des fromages en grands nombres. Puis, vint le tour de Gustave.
Il s’avança sur scène, le cœur battant. Après avoir pris une grande inspiration, il commença à jouer du violon. Les notes s’envolèrent et, à mesure qu’elles résonnaient, quelque chose d’extraordinaire se produisit : des bulles scintillantes emplissaient la salle, et dans chaque bulle, des souvenirs heureux se matérialisaient, rappelant à chacun un moment de pure joie.
Le public était émerveillé. La musique de Gustave n’était pas parfaite, mais elle touchait le cœur de chacun. À la fin de sa prestation, une ovation éclata, remplie de joie et de rires sincères.
Monsieur Pitrerie avait les larmes aux yeux. « Gustave, tu nous as rappelé que le rire et le bonheur prennent bien des formes. Tu as utilisé ta véritable force pour atteindre le cœur des gens. »
Grâce à son talent unique et à l’encouragement de Lila, Gustave comprit que faire rire ou sourire les gens ne signifiait pas toujours de faire des singeries. Parfois, c’était simplement d’être soi-même et de partager ce qui vient du cœur.
Tous les élèves applaudirent, ayant appris une précieuse leçon sur l’amitié, la persévérance et l’importance d’être authentique. L’École des Clowns était maintenant un endroit encore plus chaleureux qu’auparavant, illuminé par la magie du petit violoniste au grand cœur.
Et Gustave, bien qu’il ait toujours la même tache bleue sur le ventre, était désormais connu comme le clown qui faisait jaillir des souvenirs de bonheur à chaque note qu’il jouait. Fin.