Tonton Raoul et le Coussin Pétard
Il était une fois, dans un petit village niché au cœur des montagnes, un tonton formidable nommé Raoul. Tonton Raoul avait un sens de l’humour si éclatant qu’il suffisait d’une seule visite chez lui pour que tout le monde reparte les joues douloureuses de rires. Ce tonton un peu espiègle avait un secret bien gardé : un coussin péteur magique, cadeau d’une fée facétieuse qu’il avait rencontrée dans sa jeunesse.
Chaque matin, Tonton Raoul chaussait ses bottes à pois multicolores et mettait son chapeau en forme de patate avant de sortir pour faire ses courses. Mais ce matin-là, il trouva sur son seuil un colis mystérieux avec une carte scintillante : « Pour Tonton Raoul, l’homme aux rires enchantés. »
Intrigué, Raoul ouvrit le colis et découvrit un magnifique coussin péteur, pas n’importe quel coussin, non ! Celui-ci était brodé de fils d’or et d’argent, et lorsqu’il pétait, il libérait des petites étoiles dorées qui flottaient autour de celui qui s’asseyait dessus.
Raoul éclata de rire et décida de l’essayer lors du grand pique-nique du village qui avait lieu le lendemain. Le lendemain matin, le soleil brillait comme un gâteau à la vanille, et le village tout entier était réuni dans la prairie pour le pique-nique. Les enfants jouaient à cache-cache entre les arbres, et les adultes bavardaient en dégustant des tartes maison.
Tonton Raoul, avec son air de conspirateur drôle, posa discrètement le coussin péteur sous une couverture colorée près de l’endroit où s’étaient rassemblés ses amis. Puis il s’assit tranquillement à côté, avec un sourire malicieux.
Quand son amie Ginette vint s’asseoir, un « prout » sonore s’échappa, suivi d’une explosion de petites étoiles dorées. La surprise de Ginette et les étoiles dansantes firent éclater tout le monde de rire, mais ce n’était pas un rire moqueur — c’était un rire contagieux, empli de joie.
Toutefois, derrière un buisson non loin, quelque chose brillait de rouille. Un grumpf grognon du nom de Grignotin, une créature magique qui vivait en faisant la tête partout où il allait, observait la scène. Grignotin détestait rire, ses oreilles sifflaient quand il entendait quelqu’un s’amuser.
Piqué au vif par toutes ces joyeuses explosions, Grignotin décida de dérober le coussin péteur. Alors que le jour touchait à sa fin et que le village commençait à ranger ses affaires, Grignotin rampa silencieusement jusqu’au coussin.
Mais voilà, le coussin péteur, enchanté par la fée facétieuse, avait un charme spécial : il adorait rendre tout le monde heureux. Ressentant l’approche lugubre de Grignotin, le coussin se mit à chatouiller le bout de ses doigts.
Grignotin s’arrêta net, pris de surprises quand ses pieds se mirent à tituber, comme s’ils dansaient tous seuls. En un clin d’œil, le grumpf grognon se retrouva à gigoter et à rire. Oh, au début, il essaya de retenir ce rire naissant, mais c’était plus fort que lui. L’effet magique du coussin était tel qu’il se laissa aller, rit jusqu’à en pleurer toutes les larmes de bonheur.
Les villageois, y compris Tonton Raoul, se tournèrent pour découvrir cet improbable ballet – le grumpf, des larmes de joie coulant sur ses joues, dansant joyeusement. Raoul, avec son grand cœur, s’approcha et tendit la main à Grignotin. « Viens, rejoins-nous, » dit-il chaleureusement.
De ce jour, Grignotin ne fut plus jamais grognon. Il devint, contre toute attente, le meilleur partenaire de blagues de Tonton Raoul. Ensemble, ils firent rire des générations entières de villageois.
Et la magie du coussin péteur? Elle enseigna à tout le monde une merveilleuse leçon : partager le rire et la joie est le plus beau cadeau qu’on puisse offrir, parce qu’un rire partagé rend le monde un peu plus lumineux.
Et c’est ainsi que Tonton Raoul, Grignotin, et son coussin péteur remplissaient chaque jour de rires et d’étoiles dorées. Car quel que soit l’âge, il n’y a rien de plus précieux que la bonne humeur et l’amitié.
Fin.
