Le vélo qui fait des blagues
Il était une fois, dans le petit village de Rires-en-Chantilly, un garçon nommé Maxime. Maxime avait sept ans, plein de boucles dorées et un rire aussi contagieux qu’un éclat de soleil. Maxime aimait par-dessus tout faire du vélo, et plus encore depuis qu’il avait reçu pour son anniversaire un vélo extraordinaire, le Vélo-Dingo.
Le Vélo-Dingo n’était pas un vélo ordinaire. Sous son cadre rouge vif scintillant, il cachait un secret merveilleux : il était enchanté et avait le pouvoir de raconter des blagues ! Bien sûr, tout le monde au village ne le croyait pas, sauf Maxime qui l’avait découvert un jour où il s’était lamenté de ne pas savoir rouler sans petites roues.
Un matin, alors que le soleil s’élevait lentement derrière les collines en teintes dorées, Maxime enfourcha le Vélo-Dingo pour une aventure en bonne et due forme. « Où allons-nous aujourd’hui ? » demanda-t-il gaiement.
« Et si on visitait le Bois des Éclats de Rire ? » répondit le vélo d’une voix espiègle. Maxime, curieux et excité, accepta aussitôt. Le Bois des Éclats de Rire était célèbre pour ses arbres rieurs dont les feuilles bruissaient de ricanements dès qu’on les effleurait.
Les deux compères pédalèrent à vive allure le long des sentiers sinueux, s’arrêtant par moments pour écouter les chouettes raconter leurs histoires de la veille ou saluer les écureuils farceurs qui jonglaient avec des glands.
Lorsqu’ils atteignirent le cœur du bois, le Vélo-Dingo déclara : « Dis-moi, Maxime, pourquoi l’épouvantail ne trouve-t-il jamais le soleil qui se lève ? »
Maxime haussa les épaules, tout sourire : « Je ne sais pas ! Pourquoi ? »
« Parce qu’il reste planté là où il est ! » pouffa le vélo.
Maxime éclata de rire, réveillant au passage une famille de hérissons endormis. Mais alors que l’écho de leurs rires se dissolvait dans l’air, une petite voix étouffée monta d’un bosquet voisin : « Aidez-moi, je suis coincé ! »
Intrigué, Maxime descendit de son vélo et s’avança prudemment. Derrière un buisson épineux se tenait une minuscule créature verte et biscornue. C’était un Lutin-malice, connu pour ses farces mais aussi pour sa gentillesse.
« Oh, merci d’être venu ! » dit le lutin en hochant sa tête pleine de trèfles. « Je me suis pris dans ces vilaines ronces en essayant d’attraper ma casquette envolée ! »
Avec douceur, Maxime élagua les épines autour du lutin, tandis que le Vélo-Dingo racontait une blague de plus pour détendre l’atmosphère : « Pourquoi le lutin n’aime-t-il pas le savon ? »
« Pour-quoi ? » hoqueta le lutin, entre deux soubresauts.
« Parce qu’il mousse tout le temps ! »
Le lutin s’esclaffa, les pieds enfin libres de danser une gigue. « Merci, gentil humain et vélo blagueur ! Pour vous remercier, je vous offre cette clochette magique. Elle pourra vous mener où vous le souhaitez si vous en faites sonner le tintement. »
Ravi, Maxime fixa la clochette au guidon du Vélo-Dingo. Ensemble, ils remercièrent le lutin et rentrèrent au village, éblouis par leur aventure.
De retour à Rires-en-Chantilly, Maxime raconta son histoire à ses amis, qui furent tous émerveillés par ce vélo si original. Ils lui demandèrent s’ils pouvaient l’accompagner lors de sa prochaine sortie. Maxime sourit et accepta avec joie. À partir de ce jour, le petit garçon sillonnerait le monde merveilleux entouré d’amis, inspirant le rire partout où ils iraient.
Et il sut avec certitude une chose : le Vélo-Dingo, bien qu’il raconte des blagues, lui avait enseigné l’une des plus belles leçons de toutes. Parfois, un simple sourire ou un rire partagé peut être tout aussi magique qu’un don précieux ou un souhait exaucé.
Car le bonheur, après tout, est la seule chose qui double à chaque fois qu’on le partage. Fin.