Le poisson qui volait
Il était une fois, dans le paisible village sous-marin de Rivière-Bulle, un petit poisson nommé Léo. Léo était un poisson-clown avec des rayures orange flamboyantes, et il avait une curiosité sans fin pour le monde qui l’entourait. Mais ce qui fascinait Léo plus que tout, c’était le ciel au-dessus des vagues. Il se demandait toujours à quoi cela ressemblerait de voler comme les oiseaux qu’il voyait parfois planer près de la surface.
Un jour, alors qu’il nageait près du grand récif de corail, Léo trouva une coquille étrange et brillante échouée entre deux rochers. En s’approchant, il entendit une petite voix douce qui semblait venir de l’intérieur de la coquille. « Libérez-moi, et je vous exaucerai un vœu, » dit la voix.
Curieux, Léo donna un léger coup de sa nageoire et la coquille s’ouvrit. Un rayon de lumière jaillit, révélant une minuscule fée aquatique aux ailes scintillantes. « Merci, cher poisson, » dit la fée en s’inclinant avec gratitude. « Je suis Fina, la gardienne des souhaits aquatiques. Quel est ton souhait, brave poisson? »
Léo, tout excité, répondit : « J’aimerais pouvoir voler comme les oiseaux que je vois dans le ciel. »
« Très bien, » dit Fina en agitant sa baguette magique. « Dès le lever du soleil demain, tu pourras voler pendant un jour entier. Mais souviens-toi, utilise ce pouvoir avec sagesse. »
Léo était si enthousiasmé qu’il ne put fermer l’œil de la nuit. Dès les premiers rayons de l’aube, il bondit hors de l’eau. À sa grande surprise, il se mit à flotter puis à voler, grâce aux petites ailes translucides qui venaient de pousser sur ses nageoires. Quelle sensation magique que de se laisser porter par le vent et de voir le monde sous-marin depuis le ciel!
Pendant qu’il s’élançait dans les airs, Léo aperçut des dauphins jouant dans les vagues. Les dauphins, surpris et amusés par le poisson volant, le saluèrent avec des sauts élégants. Léo leur rendit leur salut avec un looping joyeux.
Mais son vol ne fut pas seulement consacré aux jeux. En survolant la forêt de kelps, Léo aperçut son amie Mia, la tortue verte, prise dans un filet de pêche abandonné. Sans hésiter, il plongea pour l’aider. Avec patience et détermination, il déroula le filet jusqu’à ce que Mia soit enfin libre.
« Merci, Léo! » s’exclama Mia en se frottant contre lui. « Je suis sûre que ton don de voler a servi à une bonne cause aujourd’hui. »
Alors que le soleil se couchait à l’horizon, Léo était sur le point de retourner à Rivière-Bulle lorsque Fina réapparut. « Ton souhait a pris fin, cher poisson, » dit-elle, ses ailes étincelant dans la lumière du crépuscule. « Mais tu as fait preuve d’un grand courage et d’une grande générosité aujourd’hui. »
En un éclair, les ailes de Léo disparurent doucement, le ramenant à son état naturel de nage. Bien qu’il ne pouvait plus voler, Léo était plein de gratitude. Il avait non seulement réalisé son rêve, mais il avait aussi appris l’importance de l’amitié et du courage.
En rentrant chez lui, il trouva ses amis poissons agités du récit de son incroyable aventure. « Léo, le poisson volant! » s’exclamèrent-ils, les yeux brillants d’admiration.
Et même s’il ne volait plus, Léo sut que sa véritable force résidait en sa capacité à aider les autres et à vivre chaque jour avec joie et curiosité.
Ainsi, dans ce petit coin de l’océan, on chuchota longtemps l’histoire du poisson qui avait volé, rappelant à chacun que, même si l’on rêve de toucher les étoiles, c’est la générosité et le courage qui nous permettent de briller véritablement.
Et voilà comment, chers petits lecteurs, Léo nous enseigne que chaque rêve est précieux, tout comme chaque geste d’amitié.
*Fin.*
