Dans un petit village où tout le monde se connaît, Papy Marcel est un véritable personnage. Toujours en train de bricoler, il répare tout ce qui lui tombe sous la main : des vélos, des vieilles horloges, et même des grille-pains qui sentent le brûlé.
Mais ce matin-là, Papy Marcel ne va pas s’occuper de réparations… c’est lui-même qui a un problème à résoudre !
Tout commence lorsqu’il enfile son pantalon tout neuf, que Mamie lui a cousu la veille.
— Parfait ! marmonne-t-il en fermant le bouton. Bien solide, bien confortable… Mais qu’est-ce que…
Soudain, PLAF ! Il se retrouve assis par terre, les jambes écartées comme une grenouille.
— Oh là là ! Qu’est-ce qui m’arrive ?
Il se relève tant bien que mal et tente de marcher jusqu’à la cuisine. Mais dès qu’il avance d’un pas, BZZZZZT !, il recule de deux.
— Hein ?!
Il essaie à nouveau. Un pas en avant… et hop ! Il repart en arrière.
— Je suis en train de marcher à l’envers !
À ce moment-là, ses petits-enfants, Léo et Mila, débarquent dans la maison, comme ils le font chaque mercredi.
— Papy, pourquoi tu fais la marche arrière ? demande Léo en éclatant de rire.
— Vous trouvez ça drôle ? Moi, je n’y comprends rien ! Mon pantalon est bizarre !
Papy tente de s’asseoir sur une chaise, mais BOING !, il rebondit comme un ballon et atterrit directement sur la table.
— Ouh là là ! Je crois que j’ai inventé le premier pantalon-trampoline du monde !
Mila tape dans ses mains, ravie.
— Trop bien ! Fais encore un saut, Papy !
— Je préférerais surtout comprendre ce qu’il se passe… marmonne-t-il en essayant de descendre de la table.
Mais au moment où il pose un pied par terre, VROOOOUM ! Le pantalon se met à glisser tout seul et l’emmène à toute vitesse dans le salon, comme s’il avait des roulettes sous les jambes !
Léo et Mila le suivent en courant.
— Papy, tu es en train de patiner dans ta propre maison ! rigole Léo.
— Je ne patine pas, c’est ce fichu pantalon qui me fait n’importe quoi !
Il se retrouve dans le jardin, toujours emporté par ses jambes incontrôlables. Quand il essaye de s’agripper à une chaise, SPROUING !, il décolle et atterrit sur le toit du cabanon.
Mamie sort à son tour et lève les yeux vers lui, les mains sur les hanches.
— Mais qu’est-ce que tu fabriques là-haut, Marcel ?
— Je ne sais pas, mais j’y suis et je ne peux pas descendre !
Mamie soupire et secoue la tête.
— C’est pourtant un pantalon bien solide que je t’ai cousu hier soir !
Léo et Mila échangent un regard malicieux.
— Mamie, tu as utilisé un tissu spécial ?
— Oh… maintenant que j’y pense, j’ai réutilisé un vieux bout d’étoffe trouvé dans un coffre au grenier. Il brillait un peu dans le noir, mais je me suis dit que ça donnerait un pantalon élégant !
Les enfants sautent de joie.
— Papy ! Ton pantalon est MAGIQUE !
— Magique ?! Alors ça explique pourquoi j’ai l’impression d’être un kangourou…
Léo a une idée.
— Essaie de commander ton pantalon, Papy ! Dis-lui d’aller quelque part !
Papy Marcel prend une grande inspiration et tente sa chance.
— Pantalon magique, emmène-moi sous le pommier !
FIOUUUUU !
D’un seul coup, ses jambes bondissent et il atterrit pile sous l’arbre, les bras levés.
— Oh ! Pas mal du tout !
Mila rit aux éclats.
— On pourrait t’inscrire aux Jeux Olympiques, Papy !
Tout le village finit par se rassembler pour admirer ce pantalon incroyable.
— Incroyable, murmure Monsieur Paul, l’épicier.
— Fantastique ! ajoute Madame Rose, la boulangère.
— Extraordinaire ! s’exclame le maire.
Certains veulent lui acheter son pantalon magique, d’autres proposent de l’exposer dans un musée.
Mais Papy Marcel secoue la tête.
— Hors de question ! Ce pantalon, c’est Mamie qui me l’a cousu, et je le garde !
Mais le lendemain matin…
Papy Marcel a voulu le remettre pour aller au marché.
Grave erreur.
En arrivant devant l’étal du fromager, BOIIINNNNG !, il a sauté droit dans la fontaine du village !
Trempé de la tête aux pieds, il est rentré chez lui en grommelant :
— Bon, finalement, je vais peut-être le ranger au grenier… avant de finir perché sur le clocher de l’église !
Et c’est ainsi que Papy Marcel devint l’unique propriétaire d’un pantalon magique… qu’il préféra ne plus jamais porter !
FIN.
