Le Dragon Farceur
Il était une fois un village enchanteur appelé Clairvallon, niché au cœur d’une vallée verdoyante, là où les fleurs dansaient au rythme du vent et où les rivières chantonnaient des mélodies cristallines. Les habitants de Clairvallon étaient chaleureux et unis, mais une rumeur étrange planait sur le village. On disait qu’un dragon farceur habitait la montagne voisine, le Mont Étoilé.
Le dragon farceur, nommé Gédéon, n’était pas un dragon comme les autres. Il avait des écailles aux couleurs changeantes, passant du bleu au vert puis au doré, et un rire si contagieux qu’il faisait danser les feuilles des arbres. Gédéon adorait faire des blagues, mais jamais méchantes. Il aimait cacher les chapeaux des villageois ou transformer les nuages en formes rigolotes pour amuser les enfants.
Un jour, une petite fille du village, prénommée Émilie, décida de partir à la rencontre de ce fameux dragon. Curieuse et courageuse, Émilie avait de grands yeux pétillants et une imagination débordante. Elle aimait les aventures et, surtout, elle adorait faire rire ses amis.
Avec son petit sac à dos rempli de gentilles gourmandises – des biscuits faits maison et des pommes juteuses – Émilie se mit en route vers le Mont Étoilé. Le chemin était bordé de fleurs qui brillaient comme des étoiles, et des papillons aux ailes de velours guidaient ses pas.
Arrivée aux pieds du Mont Étoilé, Émilie aperçut une grotte dont l’entrée était ornée de cristaux éclatants. Elle s’avança prudemment et appela doucement : « Gédéon, es-tu là ? »
Un ricanement résonna au fond de la grotte et, en un instant, apparu Gédéon, secouant ses écailles scintillantes. « Bonjour, petite Émilie ! Que me vaut l’honneur de ta visite ? » demanda-t-il avec une voix douce et joyeuse.
Émilie, applaudissant les yeux écarquillés de surprise et d’admiration, répondit : « Bonjour, Gédéon ! J’ai entendu parler de tes merveilleuses farces et je voulais te rencontrer. Peut-être pourrais-tu m’apprendre quelques-unes de tes blagues ? »
Le dragon éclata de rire, son éclat résonnant comme une douce mélodie à travers la vallée. « Oh, Émilie, ce serait avec joie ! Mais peut-être pourras-tu m’aider d’abord. Vois-tu, j’ai un petit problème : j’ai perdu mon rire. Sans lui, mes farces ne sont pas aussi joyeuses. »
« Perdre ton rire ? Comment est-ce possible ? » s’étonna Émilie.
Gédéon soupira, ses écailles reflétant les lueurs des cristaux. « Il s’est caché dans un coffre magique, quelque part dans cette montagne. Pour le trouver, nous devons résoudre trois énigmes. »
Émilie, toujours prête pour une aventure, accepta avec enthousiasme d’aider Gédéon. Ensemble, ils partirent en quête du rire du dragon à travers des sentiers sinueux et des salles cristallines, éclairées par la douce lueur de lucioles amicales.
La première énigme les conduisit à un champ de fleurs chantantes. Elles fredonnaient des airs mélodieux et demandaient : « Quel est le secret des fleurs pour toujours sourire ? » Émilie proposa : « Peut-être leur joie de vivre sous le soleil et la pluie ? » Content de la réponse, le champ ouvrit un passage secret.
La deuxième énigme se présenta sous la forme d’un arbre aux feuilles d’or, qui fredonna : « Quand le vent souffle fort, que devrions-nous faire ? » Gédéon, qui avait souvent observé la nature, répondit : « Apprendre à danser avec lui. » L’arbre, satisfait, dévoila un escalier caché menant plus profondément dans la montagne.
Pour la dernière énigme, un petit ruisseau murmura : « Que devrait-on offrir, même quand on n’a rien ? » Émilie, avec son grand cœur, sourit : « Un sourire et de l’amour. » Satisfait, le ruisseau se mit à briller, dévoilant le coffre magique.
Avec excitation, Émilie ouvrit le coffre, et le rire cristallin de Gédéon s’échappa en un tourbillon de notes joyeuses, remplissant la grotte de lumière chatoyante. Le dragon, tout heureux, éclata d’un rire chaleureux, faisant tourner les lucioles en un ballet lumineux.
« Merci, Émilie, d’avoir retrouvé mon rire ! » s’exclama Gédéon, ses écailles scintillant de mille feux. « Pour te remercier, je te donnerai une plume magique. Elle transformera tout ce que tu écriras en dessins amusants, pour que tu puisses continuer à faire sourire les gens autour de toi. »
Émilie, enchantée par ce cadeau, remercia chaleureusement le dragon farceur. Puis, après avoir partagé les biscuits et les pommes, elle repartit vers le village, accompagnée par le rire réconfortant de Gédéon.
De retour à Clairvallon, Émilie partagea son aventure avec les autres enfants, racontant comment elle avait aidé le dragon farceur à retrouver son rire. Et chaque fois qu’elle utilisait sa plume magique, les visages des villageois s’illuminaient de joie.
Ainsi, Émilie, le cœur léger, appris que l’amitié et l’entraide apportent des sourires et des rires à ceux qui nous entourent. Et elle sut que dans chaque farce se cachait une parcelle de magie, surtout lorsqu’elle était partagée avec amour et bienveillance.