Le Balai Volant en Panne
Il était une fois, dans un petit village caché derrière d’immenses montagnes, une jeune sorcière nommée Lila. Lila n’était pas une sorcière ordinaire. Elle avait les cheveux couleur lavande et son chapeau pointu était toujours un peu de travers. Malgré sa jeunesse, elle était déjà très douée pour concocter des potions et lancer des sorts. Mais ce qu’elle aimait par-dessus tout, c’était voler sur son balai magique.
Chaque matin, avant que le soleil ne se lève, Lila montait sur son balai et s’envolait pour une promenade, saluant au passage chaque oiseau qui se réveillait. Tout le village connaissait Lila et son balai, et tous les enfants adoraient lui demander des tours de magie.
Un jour, alors que Lila se préparait pour sa balade matinale, son balai émit un drôle de grincement. « Oh, ça ne sonne pas bien », murmura-t-elle en posant la main sur le manche en bois. Elle tenta de s’envoler, mais le balai refusa catégoriquement de quitter le sol. « Oh non! Que vais-je faire? » s’inquiéta-t-elle.
Lila décida d’aller voir Madame Myrtilla, une sorcière plus âgée et très sage, connue pour son savoir sur les balais magiques capricieux. Elle rangea son balai dans une charrette et traversa le village en saluant ses amis.
« Bonjour, Madame Myrtilla, » dit Lila timidement en arrivant chez la vieille sorcière. « Mon balai ne veut plus voler. Il fait un bruit étrange. »
Madame Myrtilla, assise à sa table croulant sous des livres anciens et des fioles fumantes, leva les yeux avec un sourire. « Ah, Lila, ma chère! Ne t’inquiète pas. C’est juste que ton balai a besoin d’un peu de magie d’amitié, » dit-elle de sa voix douce.
Lila leva les sourcils, intriguée. « De la magie d’amitié? »
« Oui, ma chérie. Véritablement, les objets enchantés aussi ont besoin de se sentir aimés et appréciés. As-tu pris le temps de lui parler? »
Lila secoua la tête. « Non, je n’y ai jamais pensé ainsi. »
Madame Myrtilla rit doucement. « Parfois, les choses les plus simples sont les plus puissantes. Parle-lui, câline ton balai et montre-lui de la gratitude pour tout ce qu’il t’apporte. »
Avec un peu de scepticisme mais beaucoup d’espoir, Lila sortit son balai et le posa sur ses genoux. « Cher balai, merci de m’avoir emmenée si loin, d’avoir dansé avec moi dans le vent. Je suis désolée de t’avoir négligé. »
Elle caressa doucement le manche. À sa grande surprise, une lueur dorée commença à irradier le long du bois, suivie d’une mélodie douce comme un murmure de vent. « Je te promets de prendre soin de toi, » ajouta-t-elle avec douceur.
En relevant la tête, Lila remarqua que Madame Myrtilla souriait. « Tu vois? L’amitié et la gratitude ont leurs propres magies, » dit la vieille sorcière en hochant la tête.
Enthousiasmée et pleine de reconnaissance, Lila sortit de chez Myrtilla pour essayer son balai une nouvelle fois. Dès qu’elle le monta, il s’éleva gracieusement dans le ciel, virevoltant dans les airs avec une énergie renouvelée.
Tout en survolant le village, Lila réfléchissait à la journée. Elle avait appris une leçon précieuse : il est important de ne pas prendre ses amis pour acquis, qu’ils soient humains, animaux, ou même en bois enchanté.
En se posant doucement dans son jardin, elle aperçut les enfants du village qui l’attendaient, les yeux pleins d’étoiles.
« Lila! Lila! Montre-nous encore tes tours de magie! » crièrent-ils en chœur.
Avec un grand sourire, Lila leur raconta son aventure du jour. « La vraie magie ne réside pas seulement dans les sorts et les potions, » expliqua-t-elle. « Elle se trouve aussi dans la bienveillance et l’amitié. »
Ce jour-là, non seulement Lila vola avec son balai, mais elle toucha aussi le cœur de chacun, répandant une magie qui ne s’éteindrait jamais : celle de l’amour et de la gratitude. Et jamais plus son balai ne tomba en panne, car il savait désormais qu’il était aimé.
Et ainsi, dans ce petit village caché derrière les montagnes, la magie du balai volant de Lila continua d’inspirer les cœurs, rappelant à tous que chaque être, qu’il soit vivant ou enchanté, mérite d’être considéré avec attention et amour.
