L’Éléphant Qui Avait le Vertige
Il était une fois, dans une forêt luxuriante au cœur de l’Afrique, un jeune éléphant nommé Éli. Éli avait une particularité bien à lui : dès qu’il levait la trompe pour regarder en haut des arbres majestueux, il était pris de vertige. Le monde se mettait à tourner et tourner, comme un carrousel enchanté, et Éli finissait toujours par s’asseoir, les oreilles grandes ouvertes de confusion.
Bien sûr, cela ne l’empêchait pas de vivre mille aventures extraordinaires avec ses amis de la forêt. Chaque jour était une nouvelle aventure avec Léa la libellule pétillante, Thomas le tigre bondissant et Nina la tortue sage. Ils s’amusaient à explorer les coin les plus reculés et mystérieux de la forêt, à la recherche de trésors cachés et de créatures étranges.
Un matin ensoleillé, le groupe d’amis se retrouva un peu après l’aube pour une nouvelle aventure. Léa, excitée, leur fit part de rumeurs qu’elle avait entendues : « On dit qu’au cœur de la forêt se trouve un arbre magique. Tout en haut de cet arbre se cache un fruit doré qui exauce les vœux ! »
« Ouah, ça serait formidable ! » s’écria Thomas en faisant un grand bond. « Pensez à tout ce qu’on pourrait souhaiter ! »
Mais Éli resta silencieux, un peu inquiet. « C’est haut, tout ça, non ? » dit-il finalement en piétinant le sol.
« Ne t’inquiète pas, Éli ! Avec nous tous, tu n’auras pas à affronter ta peur tout seul, » répondit Nina avec un sourire réconfortant.
Décidés, les quatre amis se mirent en route. Ils s’enfoncèrent dans la forêt, rencontrant des champignons aux visages curieux et des rivières dansantes aux reflets d’argent. Après une longue marche, ils atteignirent l’arbre merveilleux : un baobab gigantesque dont les branches semblaient toucher le ciel.
Éli leva timidement la tête. « Il est si haut… »
Léa virevolta autour de lui. « Souviens-toi, Éli : nous sommes ensemble ! »
Guidés par le courage de ses amis, Éli prit une grande inspiration et s’approcha de l’arbre. Avec Nina montant vaillamment à son rythme, Thomas bondissant et Léa virevoltant autour d’eux, ils commencèrent l’ascension de cet arbre spectaculaire.
À chaque pas, Éli sentait un peu moins le vertige. L’encouragement de ses amis transformait sa peur en quelque chose de plus léger, presque comme un jeu. Il commença à s’amuser, prenant soin de ne jamais regarder en bas trop longtemps.
Finalement, ils atteignirent la cime de l’arbre. Et là, au milieu des feuilles dorées par le soleil, se nichait le fruit magique. Il brillait d’une douce lueur, comme s’il récitait à chaque instant des rêves en devenir.
Léa vola jusqu’au fruit et dit avec enthousiasme : « Je vous présente le Fruit-des-Vœux ! »
« Que souhaitez-vous ? » demanda Thomas avec enthousiasme.
Éli resta pensif un instant. Puis, il dit doucement : « Moi, je veux que ce vertige ne m’empêche plus de m’amuser avec vous. Et j’aimerais qu’on reste amis pour toujours. »
Les autres hochèrent la tête, touchés par le souhait d’Éli. Ensemble, ils partagèrent le fruit magique, chacun formant un vœu qui leur tenait à cœur.
Lorsque le fruit fut terminé, une douce magie enveloppa les amis, unissant leurs cœurs dans une harmonie particulière. Éli se sentit léger, comme si une partie de sa peur s’était envolée. Ses amis souriaient, le regardant avec bienveillance et complicité.
En redescendant de l’arbre, Éli réalisa qu’il n’avait plus du tout le vertige. Il se surprit à sourire, reconnaissant pour l’aventure et ses précieux amis. Ils avaient parcouru cet arbre ensemble et réalisèrent que c’était leur amitié qui les avait rendus forts.
De retour au sol, Éli leva de nouveau la trompe pour admirer le ciel. Et cette fois, au lieu de tourner, le monde sembla s’arrêter un instant, illuminé par la chaleur de leur amitié.
La forêt entière semblait chanter leurs exploits alors qu’ils rentraient chez eux, émerveillés et remplis de gratitude. Ils avaient découvert que le véritable pouvoir de la magie résidait dans l’amour et le courage partagé.
Et c’est ainsi que l’histoire de l’éléphant qui avait le vertige nous rappelle que l’amitié sincère peut transformer nos peurs en forces, et que, ensemble, aucun sommet n’est trop élevé.